Mon corps ne m’appartient plus

On m’a dit que c’était normal. Que c’était pour mon bien.
On m’a dit “madame, vous n’êtes pas la seule”.
On m’a surtout dit de me taire. C’était censé être le plus beau jour de ma vie. Mais je ne me suis jamais sentie aussi seule, aussi impuissante.
J’ai eu mal.
Pas seulement dans mon corps, mais dans mon être.
Une main qui s’impose sans prévenir.
Des décisions prises sans mon accord.
Des phrases lancées sans ménagement :
“Il faut bien que ça sorte.” “Ce n’est pas le moment de pleurer.” “Cessez de faire votre cinéma.”
Je n’étais plus une femme. Je n’étais même plus un être humain.
J’étais un “cas”, un “dossier”, un “col qui n’avance pas”.
Mais ce que personne ne m’a dit, c’est qu’après l’accouchement, le silence continue.
On attend de toi que tu sois heureuse.
Que tu regardes ton bébé et que tu oublies.
Mais moi, je n’oublie pas.
Parce qu’on m’a volé quelque chose.
Mon accouchement. Ma voix. Mon corps.
Ce texte, c’est pour celles qui ont accouché en silence.
Celles qu’on a blessées en leur disant que c’était pour leur bien.
Celles qui se réveillent encore la nuit, le cœur serré.
À vous, à nous :
Vous n’êtes pas seules.
Et non, ce n’était pas normal.
On m’a dit que c’était normal. Que c’était pour mon bien.
On m’a dit “madame, vous n’êtes pas la seule”.
On m’a surtout dit de me taire.
C’était censé être le plus beau jour de ma vie.
Mais je ne me suis jamais sentie aussi seule, aussi impuissante.
J’ai eu mal.
Pas seulement dans mon corps, mais dans mon être.
Une main qui s’impose sans prévenir.
Des décisions prises sans mon accord.
Des phrases lancées sans ménagement :
“Il faut bien que ça sorte.” “Ce n’est pas le moment de pleurer.” “Cessez de faire votre cinéma.”
Je n’étais plus une femme. Je n’étais même plus un être humain.
J’étais un “cas”, un “dossier”, un “col qui n’avance pas”.
Mais ce que personne ne m’a dit, c’est qu’après l’accouchement, le silence continue.
On attend de toi que tu sois heureuse.
Que tu regardes ton bébé et que tu oublies.
Mais moi, je n’oublie pas.
Parce qu’on m’a volé quelque chose.
Mon accouchement. Ma voix. Mon corps.
Ce texte, c’est pour celles qui ont accouché en silence.
Celles qu’on a blessées en leur disant que c’était pour leur bien.
Celles qui se réveillent encore la nuit, le cœur serré.
À vous, à nous :
Vous n’êtes pas seules.
Et non, ce n’était pas normal.
Je veux qu’on me laisse tranquille.
Je veux qu’on me rende ce corps, même changé, même différent.
Parce qu’il est à moi.
Et que je ne veux plus m’excuser d’avoir vécu.

Fatim traoré
Concepteur