Regret maternel : aimer sans se reconnaître

Je l’aime.
Ce petit être que j’ai mis au monde, je l’aime plus que tout.
Mais parfois… je regrette.
Pas lui. Pas sa présence.
Mais ce que la maternité m’a volé.
Le silence. Le temps. Mon corps. Ma liberté.
Mon “moi” d’avant, que je ne retrouve plus.
Je ne peux pas le dire à voix haute.
Parce qu’une mère doit aimer sans condition.
Parce qu’on m’a dit que c’était “le plus beau rôle d’une vie”.
Mais moi, certains jours, j’étouffe.
Je me sens seule. Incomplète. Enchaînée.
Je culpabilise d’y penser,
et pourtant, c’est là.
J’ai mis du temps à comprendre que je n’étais pas un monstre.
Que d’autres femmes ressentaient ça aussi.
Qu’on pouvait aimer… et souffrir.
Alors j’en parle. Pour moi. Pour les autres.
Parce qu’il n’y a pas qu’une seule manière d’être mère.
Et que parfois, en se disant la vérité,
on recommence à respirer.

Fatim traoré
Concepteur